La notion de handicap invisible
Beaucoup de handicaps ne se voient pas. On dit alors qu'ils sont "invisibles". Mais invisibles pour qui ? Car ils sont bien réels et ont des répercutions importantes sur le quotidien des personnes qui en sont porteuses.
La non perception par l'entourage (social, familial, professionnel,...) des difficultés qu'occasionnent certains handicaps génère une incompréhension qui peut être source d'isolement et de marginalisation. L'orsqu'il est invisible, le handicap brouille les pistes : l'image alors renvoyée par la société est celle d'une personne sans handicap, dont les difficultés de fonctionnement sont liées à sa propre volonté. Ainsi, le handicap dit invisible peut être à l'origine d'une mise en doute de sa réalité voire même, dans le milieu professionnel, de jalousie ou de rivalité lorsque des aménagements mis en place sont alors considérés comme des avantages non légitimes.
La non reconnaissance des difficultés, l'incompréhension et le manque d'indulgence peuvent causer une grande détresse psychologique chez les personnes porteuses d'un handicap invisible : il est erroné de penser que l'invisibilité d'un handicap réduise nécessairement ses conséquences ou son importance.
Par ailleurs, la fluctuation des difficultés rencontrées en fonction de l'environnement et des situations sociales - et c'est d'autant plus vrai dans l'autisme - ne permet pas de définir un contour net de la situation de handicap, ce qui peut troubler la perception de l'entourage.
La pluralité des handicaps impliquent des vécus très divers.
Le site Disabled World (en anglais) en a fait une liste (non exhaustive) en apportant un éclairage sur les conséquences physiques et psychiques vécues par les personnes.
Il est important de prendre en compte un handicap invisible : une fois qu'il est identifié, légitimé et accepté, des adaptations, physiques et humaines, peuvent être mises en place, au bénéfice de tous.
Dans une réflexion poussée sur la notion de handicap invisible publiée en 2005 dans la revue Ethics, NA Davis suggère que la conception actuelle du handicap est erronée. NA Davis montre comment la reconnaissance du fait que certains handicaps sont invisibles et la reconnaissance du fait que de nombreuses personnes handicapées ont des capacités invisibles remet en question nos opinions tranchées sur les capacités et le handicap, ainsi que le paradigme humain qui les influence. Ne pas remettre en question ce paradigme humain pourrait conduire à une compréhension déficiente et défectueuse du handicap mais également de la condition humaine.