Comment la synchronisation des cerveaux est induite par l'interaction sociale
- Admin
- 31 mars
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La réciprocité sociale est une construction multidimentionnelle et complexe, dépendante du contexte, de la durée, du milieu culturel. Les situations sociales représentent des défis du fait des signaux à décrypter et des variables changeantes sur lesquelles il est nécessaire de s'ajuster afin de parvenir à une communication claire et une interaction efficace : paroles, gestuelle, mouvements du visage, prosodie, posture du corps, etc.
Les travaux de recherche récents ont montré que pour aboutir à une compréhension mutuelle, l'activité des cerveaux se synchronise sur la base d'un assemblage de représentations partagées, indépendamment des comportements de communication eux-mêmes. Cette synchronisation nécessite une période d'ajustements mutuels basée sur les signaux interpersonnels : cette période est d'autant plus courte que les communicants utilisent des signaux qu'ils partagent et comprennent déjà.
Les personnes qui communiquent entre elles s'engagent ainsi dans une pratique d'ajustement mutuel continu pour maintenir leurs pensées alignées les unes aux autres. Il se crée alors un espace cognitif partagé qui permet de définir un contexte favorable à la sélection et l'interprétation de comportements communicatifs pouvant être mutuellement et rapidement compris.
Les études demeurent encore peu développées pour comprendre comment deux personnes ou plus parviennent à se rejoindre sur un sens partagé durant une interaction sociale dont les signaux sont par essence ambigus.
Malgré une propension similaire aux personnes non autistes à modifier leurs comportements communicatifs à la suite d'un malentendu avec leur partenaire de communication, les personnes autistes rencontrent plus de difficultés à converger rapidement vers une conceptualisation commune de leurs comportements communicatifs avec leurs partenaires de communication. Cela produit alors un désalignement communicatif qu'aucun feedback explicite n'aide à rectifier instantanément lors d'une interaction sociale et qui rend les personnes autistes plus vulnérables dans leur interactions quotidiennes.
De plus, la conjugaison de ce désalignement communicatif avec des particularités cognitives (comme les fonctions exécutives) et des caractéristiques environnementales (comme l'environnement sensoriel) peuvent rendre la communication entre personnes autistes et non autistes plus complexe et donc sujette à des malentendus.
Nos modèles mentaux et nos expériences sociales façonnent notre façon de penser. En d'autres termes, plus nous passons de temps avec quelqu'un, plus nos expériences communes vont influencer nos activités cérébrales et les faire converger en une synchronisation cérébrale socialement organisée ayant un impact sur tous les domaines influencés par les contextes interactifs (apprentissages et fonctionnement exécutif par exemple) et un impact sur notre santé.
BIBLIOGRAPHIE :
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